Comme mentionné au billet précédent, à la saison 2013, il nous a pris de se procurer 5-6 chaudières et chalumeaux en milieu de saison pour commencer à faire un peu de sirop juste pour le fun. Ben on a aimé ça et ce fut le début d'une jolie aventure.
Au printemps 2013, après avoir goûté aux joies de faire du sirop d'érable, je me suis mise à observer les bourgeons des érables sur le terrain. Certain étaient plus précoces et rouges (ceux des érables rouges, ceux qu'on appelle des plaines rouges), d'autre plus tardifs et verts (ceux des érables à sucre). Premier traits pour distinguer mes érables. Les bourgeons sont observables dès la fin de la période des sucres. En fait, ce sont un peu eux qui marquent la fin de la saison avec l'arrivée de la sève élaborée qui remplace l'eau d'érable du début.
Puis ensuite, je me suis mise à observer les feuilles de nos érables. En été, avec les feuilles c'est plus facile pour moi de déterminer quel arbre est un érable à sucre et lequel est un érable rouge. J'ai même fait un scan de mes feuilles en mai 2013. À gauche c'est l'érable à sucre, à droite c'est l'érable rouge. Petite note: la longueur de la "tige" de la feuille de l'érable à sucre n'est pas représentative, elle a été coupé plus courte.
Puis ensuite, j'ai observé les samares (fruits des érables) quand ils sont tombés au sol... J'ai eu l'impression à ce moment qu'au moins un des érables est potentiellement un érable noir, mais je ne suis pas certaine. Ce dernier est difficile à distinguer de l'érable à sucre et il s'hybride avec lui ce qui complique la donne. Il me faudra être plus attentive aux caractéristiques des feuilles cette année pour voir s'il y a aussi de l'érable noir dans le coin.
Pour l'instant, je n'arrive pas bien à percevoir les différences entre les troncs des érables à sucre et ceux des érables rouges. J'ai donc choisi de me mettre des repères (ruban randonneur) pour les différencier en hiver-printemps. Ceci nous aidera aussi à déterminer quels arbres ont gardera à l'avenir sur le terrain. Car afin d'avoir une belle superficie de potager, il nous faut faire un certain éclaircissement parmi les arbres d'une portion du terrain. Le résultat obtenu avec 45 entailles cette année (une année pas particulièrement remarquable côté rendement pour l'ensemble des producteurs de sirop du Québec, enfin ceux au sud et dans mon coin, pas forcément en Abitibi ou en Gaspésie) nous laisse croire que cette quantité est suffisante pour nos besoins. Nous chercherons à pouvoir maintenir à peu près ce nombre (ou entre 30 et 45 entailles) au travers des années. Sachant cela, nous pouvons donc aussi choisir quelle quantité d'érable nous gardons sur le terrain pour faire de la place à d'autres essences d'arbres (des fruitiers entre autre).
Malgré que j'ai pris le soin de faire toutes ces différences l'an dernier entre les érables à sucre et les érables rouges... J'ai choisi d'entailler autant mes érables à sucre que mes érables rouges cette année dans un ratio d'environ 50/50.
Ma saison 2014:
Elle aura durée 23 jours, soit du 29 mars au 20 avril 2014.
Il y a eu 2 vraies bonnes séquences de coulée intense.
45 entailles à la chaudière (important pour comparer les bananes avec les bananes et les oranges avec les oranges! On est pas sur tubulure ici, et on ne joue pas avec le vacuum)
Un mélange d'érables à sucre et de plaines (environ 50/50).
Un total de 752 litres d'eau d'érable.
Qui ont donné un total de 22.2 litres de sirop d'érable (5.12 gallons si on considère que le "gallon" est vendu en 8 canes de 540ml... ce qui n'est pas tout à fait le volume exacte d'un gallon finalement).
Ce qui fait un brix moyen de 2.55, c'est à dire que 33.87 litres d'eau d'érable donnent 1 litre de sirop. (mieux que le 40 pour 1 qu'on entend tout le temps)
J'ai fini mon sirop en 12 batch (on voit les 12 teintes obtenues sur le montage photo plus bas) pour m'adapter à la grosseur de mes chaudrons et avoir entre 2 et 3 litres de sirop à la fois. Certaine batch ont un goût plus prononcé d'érable, d'autre moins. Je crois que cela est allé avec quel type d'érable (sucre ou rouge) prédominait dans chaque coulée.